La traduction des Commentaires de 1926, à
laquelle M. Christian Goudineau se réfère, a été
falsifiée par son auteur pour essayer de la faire coller aux thèses
erronées du Second Empire.
(Les Helvètes n'ont pas livré
leur combat en allant vers Bibracte/le mont Beuvray, mais en se dirigeant
vers Bibracte/le Mont-Saint-Vincent, Livre I, chapitre XXI à XXVI
des Commentaires)
1. Exploratibus/ éclaireurs. Le mot "explorateurs"
ou l'expression "élément d'éclairage chargé
de la recherche du renseignement" serait plus exact.
2. Sub monte: au lieu de "au pied d'une montagne",
il faut traduire par "en contrebas d'une éminence". Une "mons/éminence"
est une élévation du terrain relativement isolée.
Cela peut être aussi bien une montagne qu'un mont. Un bon exemple
est le mont ou montagne de Jupiter, l'olympe: mons Jovis.
3. In circuitu. La bonne traduction est la suivante:
comment était cette éminence et comment on pouvait la gravir
en la contournant? On lui rendit compte que cela était facile.
Et, en effet, si la pente sud de la colline de Sanvignes est abrupte (coté
route), la pente nord (derrière) est beaucoup plus douce.
4. Sumum jugum montis. Au lieu de "la crête
de la montagne", il faut traduire par "le sommet de la crête de l'éminence".
Il s'agit de la partie à peu près plane du sommet de la colline
de Sanvignes.
5. Summus mons. Il s'agit toujours du sommet de
cette éminence.
6. Montem. Il s'agit toujours de cette éminence.
7. In proximum collem. Au lieu de "sur une colline
voisine", il faut traduire par "sur la colline très proche". Une
"collis" n'est pas une éminence comme l'olympe, mais un mouvement
du relief. Dans ma bataille de Sanvignes, il s'agit du mouvement de terrain
dont l'épine dorsale est la ligne de crête qui, descendant
de la colline de Sanvignes, passe par Ceurnay et les Teuffaux et qui vient
mourir dans une fourche du ru du moulin neuf.
8. Monte occupato. Il s'agit toujours de notre
éminence.
9. Montem. Il s'agit toujours de notre éminence
(de Sanvignes).
10. Oppido Haeduorum. Il ne faut pas traduire
par ville mais par oppidum. Un oppidum est un site retranché et
fortifié. C'est un sanctuaire.
11. Au chapitre XXIII, César a imbriqué
deux choses: la décision qu'il a prise, à la tombée
de la nuit, d'aller chercher du ravitaillement à Bibracte et ce
qu'il a effectivement fait le lendemain. C'est cette décision qui
a été divulguée aux Helvètes durant la nuit.
Influencée par la thèse Stoffel, la traduction de Constans
manque curieusement de précision. La vérité est la
suivante: César prit un cheminement inverse de celui des Helvètes
(avertit), en s'éloignant d'eux (ab Helvetiis). Puisqu'à
ce moment-là, l'itinéraire des Helvètes était
toujours plein ouest, cela signifie clairement que César avait pris
un cheminement plein est pour aller à Bibracte Mt-St-Vincent.
Il tournait déjà le dos au mont Beuvray. La thèse
Stoffel est une fumisterie et Constans en est complice.
12. Fugitivos. Ce ne sont pas des esclaves, mais
des déserteurs.
13. La bonne traduction est la suivante: les Helvètes,
le plan de mouvement ayant été modifié en conseil
(commutato consilio), décidèrent (durant la nuit évidemment)
d'inverser leur cheminement (itinere converso). Faisant demi-tour
pour poursuivre César, les Helvètes tournèrent donc
le dos au mont Beuvray.
14. Proximum collem. Il ne s'agit pas d'une colline
voisine, mais de la colline "très proche" du coup de main manqué
des jours précédents, ce qui prouve bien que César,
suivi des Helvètes, est revenu sur ses pas.
15. In colle medio. Au lieu de "à mi-hauteur"
il faut traduire "à mi-pente de la colline ou plutôt du versant"
(telle que nous l'avons définie précédemment comme
un mouvement de terrain très allongé).
16. Supra se, in summo jugo. Constans se trompe
s'il pense qu'il s'agit de la ligne de crête de notre proximus collis.
Il s'agit du sommet de la crête de notre fameuse éminence
de Sanvignes qui dominait la position où se trouvait alors César
(à Ceurnay) supra se.
17. Totum montem. Influencé par la thèse
Stoffel, Constans traduit maintenant "mons" par colline alors qu'avant,
il employait le mot hauteur; nous sommes en pleine confusion. En fait,
il s'agit toujours de notre éminence (la colline de Sanvignes).
18. In superiore acie. Au lieu de "la position
la plus haute", il faut traduire par "ceux qui se trouvaient dans la ligne
de bataille supérieure".
19. Mons. Il ne s'agit pas d'une montagne, mais
toujours de notre éminence.
20. Mons capto. Toujours influencé par
la thèse Stoffel, Constans écrit que les Helvètes
"occupèrent" cette montagne (l'éminence). Si tel avait été
le cas, César aurait utilisé le terme "occupato" (cf note
n· 8). Mons capto doit être traduit par "l'éminence
ayant été prise d'assaut (par les Helvètes qui ont
balayé les Romains qui s'y trouvaient)". Capto a donné en
français le mot "captif".
21. "Succedentibus nostris" doit se traduire ainsi:
les nôtres montant (la pente) en attaquant (il s'agit de la forte
pente qui monte vers la colline de Sanvignes du coté du midi).
22. Ex itinere nostros latere aperto adgressi.
Encore un contre-sens de Constans. Voici la bonne traduction: ils attaquèrent
les nôtres par le flanc découvert par la marche.
23. In montem. Constans revient à sa traduction
de hauteur; manifestement, il ne s'y retrouve plus dans la thèse
Stoffel. Il s'agit toujours de notre fameuse éminence.
24. Submotis. Au lieu de "forcés à
la retraite", lire "dominés" (par la supériorité en
escrime des Romains).
25. Venientes. César ne parle pas de troupes
fraîches, mais de ceux qui viennent d'arriver (les Boïens).
26. In montem. Sur l'éminence.
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